Les textes et extraits de l'album de l'ATELIER Minuit : De Midi à Minuit
La carte du ciel
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Toi t'as suivi des chemins à caillasse
Tu t'es blessé, t'y a crevé ta besace
Toi sur ces routes, tu courais vers des promesses
Mais l'horizon, lui, s'éloigne quand tu t'approches
Toi t'as suivi tous ces rires, ces couleurs
Ces rouges à lèvres et ces robes qui s'envolent
Comme un gamin tu courais les yeux ouverts
Mais la saveur des fruits, parfois, se fait amère
Mais tu t'en fous y a ton fils
Qui t'attend sur l'autre rive
Tu lui apporte la carte du ciel
Tu t'en fous y a ton fils
Tu sais qu'il t'attend pour rire
T'as du plomb dans les ailes
Mais tu voles, tu voles ...
T'as cru souvent que t'allais déposer ton sac
Sur une table, dans un lit, ou dans la paille
Pour une femme, une flamme, pour une braise
De celles qui brûlent le cœur quand tu les aimes
Mais tu t'en fous y a ton fils
Qui t'attend sur l'autre rive
Tu lui apporte la carte du ciel
Tu t'en fous y a ton fils
Tu sais qu'il t'attend pour rire
T'as du plomb dans les ailes
Mais tu voles, tu voles ...
Et y a des chemins que t'as creusés à coups de griffes
Des cicatrices que t'as laissées dans le ciel
Et puis ces feux allumés, ces feux qui brûlent
Mais qui brillent dans la nuit noire, plus haut
Mais tu t'en fous y a ton fils
Qui t'attend sur l'autre rive
Tu lui apportes la carte du ciel
Tu t'en fous y a ton fils
Tu sais qu'il t'attend pour rire
T'as du plomb dans les ailes
Mais tu voles, tu voles, tu voles ...
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Les artisanes
Et je taille du bois, faiseur de marionnettes
Et je polis ce bois pour qu’il vive fort
Et puis je me maudis à chaque cigarette
Qui me brûle les doigts lorsque je t’écoute :
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Là-bas, tu dis viens avec moi là-bas
Tout est mieux qu’ici, là-bas
Là-bas, je serai belle juste pour toi
Danseuse sur un fil
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Et je reprends l’ouvrage, ce maudit bois,
Autre coup de ponçage pour qu’enfin il vive
Mais me revient ta voix, ta jolie voix
Que faire de cet ouvrage, Ô toi ma vouivre
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Là-bas y a des villes
Entre les étoiles
Des lits pleins de rêves,
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Là-bas l’eau monte
Et te porte au fleuve là-bas
Vers ces filles secrètes
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Elles tissent la toile
Comme des artisanes
Que le Bon Dieu enflamme de son amour
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Elles tracent la trame de cette cathédrale
Que ce Bon Dieu te donne à bâtir chaque jour
A bâtir chaque jour
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Là-bas y a des filles morceaux d’étoiles
Qui montrent leur cul, leur cathédrale
Toi pauvre niais, Toi pauvre compagnon
Si beau dans le travail
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Et tu vois ce n’est rien, mais c’est tout ça
Qu’est-ce que tu peux bien dire, vouloir écrire
Homme ou bien marionnette
Pinocchio ou Jésus
Tu cherches les fils
Qui te relient au ciel, qui te relient au ciel
Là-bas, là-bas
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Tout bas
Encore un jour qui tourne, qui tourne à l’envers
Une journée qui ne passe pas
Des heures en plus qui tombent échouent dans mon verre
Tout bas, Tout bas…
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C’est pas le soleil qui manque Je n’y reviens pas
Y a même un goût d’amande dans l’air
Mais t’as laissé ces traces qui me cassent les pieds
Tout bas, Tout bas…
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L’été peut bien sourire, crier aux fenêtres
J’ai tout fermé de l’intérieur
L’été peut bien sourire et rire de ma tête
J’ai tous tes mots qui ronronnent Près de moi
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Finis les tragédies Les mots à haute voix
Je rame sur un calme plat
Finies les comédies, tout se passe ici
Tout bas, Tout bas...
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J’me fais des bigoudis, une idée de toi
Assis au coin du lit sans drap
Mais ces satanées heures cognent sur mon crâne
Tout bas, Tout bas...
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L’été peut bien sourire Crier aux fenêtres
J’ai tout fermé de l’intérieur
L’été peut bien sourire et rire de ma tête
J’ai tous tes mots qui ronronnent près de moi
Tout bas, Tout bas...
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Encore un jour qui tourne, qui tourne à l’envers
Une journée qui ne passe pas
Des heures en plus qui tombent Echouent dans mon verre
Tout bas, Tout bas…
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Berthe
Elle a pas la beauté des tous premiers muguets
Elle a plutôt les bras et une poigne de fer
Elle est gentille Berthe, elle est gentille…
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Quand il fait frais son teint est d’un rouge bon enfant
Elle a le mouchoir facile car elle s’enrhume souvent
Elle est gentille, elle est gentille, ma Berthe…
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Mais comme dit mon pote Robert, mieux vaut une fille gentille
Qu’une beauté qui se pointe et qui vous mène en enfer
Moi j’les aime gentilles comme Berthe, j’les aime gentilles…
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Elle est plutôt instruite, elle fait lecture à la messe
Moi j’me fous du sermon j’n’en ai que pour ces fesses
Elle est gentille, Berthe, ouais, elle est gentille…
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Elle prépare des sandwiches à ceux qui vont au boulot
Moi j’mange pas de ses sandwiches car elle dit que j’en fais pas de trop
Mais elle est gentille tout de même, ma Berthe, ouais, elle est gentille
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Quand j’en aurai le courage, j’dis ça pour le boulot
J’l’aborderai sur un banc, en lui disant tout bas :
« Oh tu es gentille, tu es gentille, ouais, ma Berthe »
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Elle a pas la beauté des tous premiers muguets
Elle a plutôt des bras et une poigne de fer
Elle est gentille, Berthe, elle est gentille….
Elle a pas la beauté des tous premiers muguets
Elle est gentille, ouais, elle est gentille, Berthe…
Je sais qu'elle m'aime pas
La vérité des hommes
(Version intégrale)
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Je la devine qui marche
Ailleurs comme un mirage
Secrète comme une ombre
Qui glisse dans mon sillage
Elle hante les boulevards
Où je traîne tard le soir
A tracer des voyages
Qu'on ne fera jamais
Et je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas, non, non
Elle esquisse parfois
Un rite comme une danse
Que je ne comprends pas
Dont j'ignore le sens
Quand je veux la toucher
Elle fuit pour se défendre
De ce fou qui demande
Au vent de s'attacher
Et je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas, non, non
Et je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas, non, non
Ces traits qu'elle dessine
Sur la buée des vitres
Ne sont pas ceux de mon visage
Pas ceux de ma main
Est-ce que je parle fort
Est-ce que je vais trop vite ?
Je ne fais rien de bien, non, non
Et je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas, non, non
Et je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas, non, non
J'ai cherché dans les livres
A comprendre ces mots
Que parfois elle me livre
Qu'elle me laisse en dépôt
J'ai fouillé dans son âme
Les sables du désert
Mais n'ai trouvé que les flammes
Brûlantes de l'Enfer
Et je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas,
Et je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas
Je sais qu'elle m'aime pas, non, non….
China Town
Quand je pense, pense encore qu'un été a passé
Depuis le jour où ce train t'a emmené
Je pense aux valises que je t'ai prêtées
Une lettre oui mais minuscule,
Moins que rien, presque nulle
Une lettre si courte que j'ai pu la lire
Au moins dix fois sans être essoufflé
Mais où est-ce que tu vis dis dans cette Chinatown
Je cherche et je marche dans les stands de poissons
Les rires et les cris de cette Chinatown
Résonnent dans ma tête, je ne te trouve pas
Dans ta lettre, Tu me parles des chinoises, tes voisines
Pas un mot, juste un sur ma visite
Rien pas d'adresse c'est ça qui m'irrite
Mais où est-ce que tu vis dis dans cette Chinatown
Je cherche et je marche dans les stands de poissons
Les rires et les cris de cette Chinatown
Résonnent dans ma tête, je ne te trouve pas (Bis)
Et je marche, marche encore,
Les pêcheurs rentrent au port
Mais ça fait des heures Que j'arrête n'importe qui
Que je demande Aux passants qui rient
Mais où est-ce que tu vis dis dans cette Chinatown
Je cherche et je marche dans les stands de poissons
Les rires et les cris de cette Chinatown
Résonnent dans ma tête, je ne te trouve pas
Pop Corn
Je mange du popcorn, sur la banquette d'un autobus
Maintenant qu'je sais jouer aux cartes
Maintenant qu'je sais lire dans, tes mains
Même lorsqu’elles sont au fond de tes poches
J'ai perdu de vue le fond de tes yeux
J’ lis dans la bière ce que l'avenir aura de moussant
Quand, fatigués, tout émoussés, on réapprendra à mentir
Bien sûr t'as pas voulu, la guerre,
Tu gardais juste planquées en toi
Des armes sûres, des armes au cas faudrait s'défendre
De la naïveté qu'exposent les autres
Bien sûr que ta timidité
A fait que tu te rongeais les ongles
Que t'as eu besoin d'être rassurée
Et que c'est les miens que t’as grignotés à pleines dents
Ah c’est comme ça mon pauvre Monsieur
C’est comme quand on devient vieux
Les souvenirs vous assaillent
Ah c’est comme ça mon pauvre Monsieur
C’est comme quand on devient vieux
Faut pas remuer la paille
J’ai pas compris la règle du jeu, j'ai trop misé sur une main
Je t'ai rassurée sur ton chemin
Tu t'es trouvée du coup moins bête, moins désarmée
Je t'ai donné des mots d'amour
Je t'ai donné des noms de vélos
Mais mes histoires, passé minuit, te faisaient bailler
Te faisaient penser que le temps passe
Tu t'endormais avec ma haine posée au "bord de tes cheveux,
T'en faisais de l'amour quand j'te regardais
T'en faisais d'la merde quand j'te secouais pour t'éveiller
Tu dis n'avoir pas bien compris
Ce que je balade au bout de mes bras
Ce que je me suis mis à détester
En nous regardant, au fil des jours, mieux nous aimer
Ah c’est comme ça mon pauvre Monsieur
C’est comme quand on devient vieux
Les souvenirs vous assaillent
Ah c’est comme ça mon pauvre Monsieur
C’est comme quand on devient vieux
Faut pas remuer la paille
Je mange du popcorn sur la "banquette d'un autobus
Que t'as raté en jouant aux cartes, en jouant à rien d'autre qu'à vieillir
A coups, de regrets toujours passants…
Sur la banquette d’un autobus
A coups, de regrets toujours passants…
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Ca c'est l'hiver
Pour quelques rendez-vous avec vous dans un pub
J'ai usé mes souliers sur les rocs des criques
Puis vos absences ont mis mon âme à vif
Mais vos phrases restaient sous chacun de mes pas.
Je bois et danse, j'écoute ces filles
Qui parlent d'elles-mêmes comme on chasse un sanglot
Comme un fox de ses crocs, un jour je saurai tuer
L'histoire que j'écris fait fi de vos regrets.
Ça c'est l'hiver, l'hiver
Ça c'est l'hiver qui vient, l'hiver...
Pour quelques rendez-vous avec vous dans ce pub
J'ai perdu mes souliers sur les rocs des criques
Puis vos absences m'ont jeté aux récifs
Mais vos phrases restaient sous chacun de mes pas.
Je bois à ma panse et je trousse ces filles
Le vin est tiré, il semble qu'il soit bon
Je force un peu trop, je sais le temps qui glisse
L'histoire que j'écris vous fera pleurer c'est sûr
Ça c'est l'hiver, l’hiver
Ça c'est l'hiver, l’hiver qui revient
Ça c'est l'hiver qui vient, l'hiver qui revient,
Ça c'est l'hiver qui vient, l’hiver qui revient...
Mais c'est comme une machine qui me gèle le fond du coeur.
Ça c'est l'hiver, l’hiver qui revient
Ça c'est l'hiver qui vient, l'hiver
Ça c'est l'hiver qui vient, l'hiver
Pour quelques rendez-vous avec vous dans ce pub
Pour quelques rendez-vous avec vous dans ce pub….
J'vis sous un parapluie
J'vis sous un parapluie, ça m'protège pas du vent
J'vis sous un parapluie mais j'vois jamais l'soleil
J'ai l'air de quoi Madame à sans cesse vous attendre,
J'ai l'air de quoi Madame avec mes yeux qui pleurent ?
C'est pas une vie et c'est même un peu triste
J'ai pas l'air folichon sur ce quai
J'avais même pas pris le temps d'enlever mes chaussons
J'avais même pas pris le temps d'enfiler un manteau
J'avais courru pareil à un nuage qui se dit
Qu'il va manquer l'averse et se perdre dans le ciel
Puis ces gens descendus le train s'en est allé
Et moi depuis têtu, j'me morfond
Autant marcher cul nu et se laisser aller, quand on se sent perdu, égaré…
J'vis sous un parapluie, ça m'protège pas du vent
J'vis sous un parapluie mais j'vois jamais l'soleil
Demain c'est décidé j'vais chercher le beau temps
Mais sur le quai de la gare je laisserai mes chaussons
Et si jamais, Madame, vous veniez par ce train
Enfilez-les pour moi ils vous guideront
Et ce serait bien le diable si un de ces matins
J'vous voyais pas Madame au balcon...